Décryptage de l’univers du Web3
By Early Metrics Team - 03 avril 2023
En 2014, le cofondateur d’Ethereum, Gavin Wood a introduit pour la première fois le terme « Web3 » pour décrire un internet décentralisé qui repose sur la technologie blockchain. Ce web est l’évolution de ces deux précédentes versions et tente de répondre aux problèmes du Web2 : un web collaboratif centralisé géré par les géants de la Silicone Valley. NFT, Blockchain, Smart Contract, Crypto-monnaie, Dapps (decentralized applications) sont toutes des technologies et solutions intégrantes du Web3. D’autres technologies, comme le métaverse, se développent en parallèle et leur place est parfois confuse.
Décrypter les technologies du Web3
Ce terme tendance, qu’est le Web3, est utilisé bien souvent à fin marketing et il n’est pas évident de dissocier les vrais projets des autres. Essayons donc de mieux appréhender cette nouvelle industrie qui regorge de nouveaux acteurs et d’innovations à travers 5 technologies majeures.
1. La Blockchain
Débutons par la pierre angulaire du Web3, la Blockchain. C’est une technologie permettant de stocker et de transmettre des données de manière décentralisée, sans organisme de contrôle. Les données sont ordonnées de manière linéaire, les unes après les autres, et structurées sous forme de blocs. La blockchain peut être comparée à un grand livre de compte anonyme et transparent, où chaque transaction est enregistrée sous forme de ligne et ne peut pas être effacée. Elle est accessible à tous les utilisateurs connectés, leur permettant de consulter les transactions en temps réel
La technologie de blockchain peut être utilisée de trois manières principales : pour transférer des actifs de manière sécurisée , pour créer des applications décentralisées , et pour assurer la traçabilité des informations.
En illustration pour cette troisième utilisation, Circulor (startup notée par Early Metrics) offre des solutions de traçabilité en tant que service et de chaîne d’approvisionnement pour les fabricants. Circulor utilise une série de technologies pour suivre les matériaux, les émissions et la conformité, afin de surmonter les complexités du monde réel. Toutes les solutions de Circulor sont développées sur une plateforme SaaS d’entreprise privée, basée sur des autorisations, qui comprend des interfaces utilisateur intuitives, une logique commerciale intégrée, des dépendances claires et des opérations intégrées qui sont multilingues.
La technologie blockchain a ouvert de nouvelles perspectives. Nous pouvons nous attendre à une forte croissance à venir du nombre de projets basés sur cette technologie et sur la diversification de ses cas d’usages. Cependant, les entreprises rencontrent des difficultés pour embaucher des ingénieurs spécialisés dans ce domaine, ce qui impacte les plans stratégiques et les feuilles de route technique. De plus, la blockchain nécessite une assistance pour être mise en œuvre dans les opérations commerciales. Les entreprises doivent être éduquées sur les cas d’utilisation possibles des solutions Web3 et comment les intégrer dans leur processus.
2. Les crypto-monnaies

Le Bitcoin et l’Ethereum, appartenants au marché des crypto-monnaies, ont mis en lumière cette technologie blockchain. Ce sont des devises numériques décentralisées qui utilisent des algorithmes cryptographiques et la technologie de la blockchain pour assurer la fiabilité et la traçabilité des transactions. Elles permettent un échange de valeur sécurisé entre deux parties, sans l’intervention d’un intermédiaire, et leur valeur se détermine en fonction de l’offre et de la demande sur les plateformes d’échange en ligne. En France, le nombre d’individus possédant des crypto-monnaies a augmenté de 1,2 million entre Q4 2021 et Q4 2022 selon Statista.
Ils existent plusieurs types de crypto-monnaies qui ont des utilisations variées en dehors de l’achat de biens ou service:
- Les altcoins sont des crypto-monnaies alternatives aux bitcoins qui ont été développées après cette dernière. On compte plus de 5000 altcoins à ce jour, basés principalement sur le fonctionnement de base du Bitcoin.
- Les tokens ont la particularité d’utiliser une technologie blockchain qui ne sont pas les leurs. Ils sont souvent basés sur la technologie blockchain Ethereum.
- Les stablecoin sont des crypto-monnaies adossées à une valeur refuge tel que le dollar, l’euro ou l’or. A noter que la chute de SVB en mars 2023 a emporté avec l’un des actifs les plus sûrs de la cryptomonnaie, l’USDC (théoriquement indexé sur le dollars). La confiance autour de ces crypto-monnaies est complètement revue.
Une forte médiatisation amène toujours son lot de scepticisme. Les fraudes et la volatilité des crypto-monnaies montrent qu’il y encore du chemin à parcourir avant de concurrencer les monnaies traditionnelles. Le récent crash de la plateforme FTX, place de marché centralisée de crypto-monnaies, a affecté près d’un million d’utilisateurs et on estime une perte entre 10 et 50 milliards de dollars. En 2022, l’écosystème Web3 a perdu un total de 4 milliards de dollars à cause de la fraude aux crypto-monnaies. Les résultats observés suite à l’adoption de gouvernements tels que le Salvador et la Centrafrique de la crypto-monnaie comme monnaie officielle appuient le fait que le changement doit se faire en profondeur.
L’investissement dans les crypto-monnaies peut générer des rendements élevés, mais il s’accompagne également de risques inhérents tels que les hacks, les détournements et les escroqueries. Nous pouvons nous attendre à voir davantage de liquidités affluer vers les produits d’assurance contre les risques liés aux crypto-monnaies. En 2023, sur 1 000 milliards de dollars d’actifs cryptographiques, moins de 1 % sont assurés.
3. Les NFT

La puissance de la technologie blockchain va bien au-delà de sa simple utilisation pour les cryptomonnaies. En effet, les blockchains ont maintenant la capacité de stocker des documents, de prouver l’identité d’une personne, ainsi que de donner une valeur à des objets numériques.
Un NFT est un jeton numérique unique et non interchangeable qui représente un actif, qu’il soit physique ou virtuel, et qui est authentifié par un certificat d’authenticité sécurisé par la blockchain. En achetant un NFT, l’acheteur devient propriétaire exclusif de cet actif numérique (une peinture, une vidéo, une photographie, un mème, un élément de jeu vidéo, un film etc.).
Les startups françaises autour des NFT sont bien présentes sur le marché du Web3, comme Cohort , Arianee ou Oval3. Ce dernier est un jeu de fantasy rugby développé en France qui permet à toute personne de créer son équipe de rugby en utilisant des joueurs réels représentés sous forme de NFT. Les managers peuvent ensuite participer à des compétitions et gagner des récompenses.
La capacité à vendre rapidement des NFT a, cependant, longtemps été un défi dans le monde du Web3. Ces actifs sont connus pour leur manque de liquidité, ce qui complique leur conversion en argent liquide pour leurs propriétaires. Actuellement, les NFT restent largement perçus comme un objet de spéculation ou un outil de marketing, et une grande partie de la population ne saisit pas encore pleinement leur véritable utilité. Un sondage montre d’ailleurs que 85% des français ne sont pas intéressés par les NFT.
4. Le Metaverse
Le Web 3.0 et le métaverse ont bien souvent été confondus. Bien qu’ils soient étroitement liés, ils ne sont pas les mêmes. Le métaverse est un réseau de mondes virtuels immersifs et partagés où les utilisateurs peuvent interagir, créer, jouer, travailler et faire des achats.
Pour permettre aux utilisateurs de se connecter et d’interagir de manière immersive dans un monde virtuel, les développeurs de métaverses utilisent des technologies de communication décentralisées, d’intelligence artificielle et de chiffrement avancées.
Les grandes marques sont de plus en plus séduites par l’idée d’être représentées dans ces univers numériques. Metav.rs (startup notée par Early Metrics), les accompagne dans la gestion de leur présence dans les univers virtuels. La société a conçu des outils pour aider ses clients à gérer leur propre univers virtuel et à y vendre des biens dématérialisés tels que des NFT ou des identités digitales. Cela permet aux utilisateurs de découvrir la marque de manière immersive en interagissant avec l’univers virtuel créé. Metav.rs a déjà réussi à attirer une clientèle de renom comprenant une dizaine de grands comptes internationaux provenant des secteurs du luxe et du retail.
5. La DeFi
La finance décentralisée (DeFi) est une infrastructure financière entièrement numérique qui ne dépend pas des banques, des assurances ou des gouvernements pour fonctionner. Les citoyens peuvent être indépendants de ces institutions financières classiques grâce à des plateformes décentralisées basées sur la blockchain et les smart contracts, qui permettent de faire des emprunts, des échanges, des prêts et de souscrire à des assurances.
Le Bitcoin est une forme de monnaie numérique qui a également évolué en un système de paiement innovant, considéré comme la première application de la finance décentralisée. Avec le Bitcoin, les utilisateurs peuvent posséder, contrôler et transférer leur argent partout dans le monde, sans la nécessité d’un tiers de confiance. D’un autre côté, Ethereum offre des fonctionnalités plus avancées que le Bitcoin en permettant la programmation de smart contracts. Ces contrats intelligents peuvent être utilisés pour effectuer une variété d’opérations financières similaires à celles que l’on trouve dans les systèmes financiers traditionnels.
Coinhouse (startup notée par Early Metrics) offre une gamme de services pour les particuliers, les entreprises et les institutions afin de faciliter l’achat, la gestion et la sécurisation de leurs actifs en crypto-monnaies. Ils peuvent également effectuer des paiements en crypto-monnaies et accéder à des produits d’investissement et d’épargne.
La finance décentralisée est encore émergeante et fait face à des difficultés, comme l’a démontré la chute de FTX. Cependant, il semble probable que tous les secteurs de la finance traditionnelle auront bientôt leur équivalent dans la finance décentralisée, que ce soit pour les paiements, les transactions, la liquidité, les données ou l’identification.