Les startups accélèrent le secteur de la mobilité
By Early Metrics Team - 13 décembre 2021
Bien qu’il ne soit pas le secteur le plus accueillant pour les nouvelles entreprises, le secteur de la mobilité et des transports voit émerger de plus en plus de nouveaux acteurs.
Au cours de nos EM Pitchings, nous avons eu l’occasion de mettre en avant quelques uns de ces acteurs qui font évoluer le secteur. Lors de ces événements à Paris et Berlin, nous avons eu le plaisir de voir de brillants entrepreneurs de startups notées présenter leur innovation, tels que :
- Benjamin Federmann de Doks Innovation
- Darius Pajouh de Visualix
- Lina Eddisi de Xapix
- Beres Seelbach d’Ono
- Edith Nuss de Nextérité
- de Gilles Vattier de K-ryole
- et de Jean-Paul Medioni d’Ubitransport.
Voici quelques éléments clés collectés à ces occasions.
Quatre grands domaines d’innovation
Il existe quatre domaines clés dans lesquels les startups innovent :
1. MaaS
L’avènement de la mobilité partagée a changé la donne pour les transports urbains. La mobilité en tant que service ou MaaS est le sous-secteur le plus dense dans la sphère de la mobilité. Ces solutions s’appliquent non seulement au transport des personnes mais aussi aux marchandises. La startup notée Cocolis, par exemple, permet d’utiliser les coffres vides des voitures des particuliers pour livrer des colis ou déplacer des meubles.
Les startups MaaS comme Bird, qui fournissent des flottes de véhicules, doivent généralement faire face à des coûts d’entretien considérables, car les véhicules partagés connaissent souvent un niveau élevé d’usure. Malheureusement, les entreprises axées sur la facilitation de la maintenance des flottes sont encore trop peu nombreuses pour résoudre le problème. Certains pourraient y voir une opportunité.
2. Collecte et suivi des données
Les capteurs reliant des dispositifs entre eux sont de plus en plus populaires dans de nombreux secteurs, et l’industrie du transport ne fait pas exception. Qu’il s’agisse du suivi des marchandises importées et exportées, du suivi des réactions faciales des conducteurs pour des raisons de sécurité ou même du suivi du fonctionnement des moteurs pour la maintenance prédictive (Carfit utilise des capteurs dans le volant à cette fin), les applications sont infinies.
Les capteurs sont également de plus en plus intégrés aux produits eux-mêmes, par exemple à l’intérieur des marchandises plutôt que dans l’emballage ou dans le revêtement des sièges de voiture. Bien entendu, la collecte de données implique l’analyse des données. Le développement de logiciels est donc nécessaire, parallèlement à celui du matériel utilisé pour le suivi, ce qui complexifie le domaine et ouvre de nouvelles perspectives commerciales.
3. Nouveaux véhicules
Le développement de nouveaux véhicules est extrêmement capitalistique et ne convient donc pas à la plupart des startups. Il existe cependant quelques exceptions, notamment pour les véhicules à deux roues et/ou électriques.
L’innovation dans le domaine du transport aérien est également en marche, mais à un horizon beaucoup plus lointain que les autres transformations en termes de mobilité. Pour l’instant, elle relève davantage du domaine des grands groupes technologiques que de celui des startups. Néanmoins, les technologies des drones et des anti-drones sont des domaines de développement notables dans lesquels de plus en plus de startups commencent à s’aventurer, comme le fait Doks Innovation avec sa solution de livraison par drone. En ce qui concerne les véhicules autonomes, les startups ont surtout le potentiel de contribuer à l’aspect logiciel. Visualix, par exemple, résout le problème de la cartographie et de la localisation, qui est d’une importance cruciale lorsqu’il s’agit de voitures autonomes.
4. Villes intelligentes
Si le mot d’ordre de l’immobilier est « emplacement, emplacement, emplacement », celui des solutions de mobilité pour les villes intelligentes est « stationnement, stationnement, stationnement ». En effet, une myriade de startups propose des solutions pour rendre le stationnement plus efficace que jamais. Parmi elles, on trouve des applications pour repérer les places libres (AppyParking), des solutions de paiement (Parking Plus) ou encore des « robots valets » qui garent votre voiture à votre place (Stanley Robotics).
Par ailleurs, les startups apportent des innovations dans d’autres types d’infrastructures comme la sécurité routière et l’éclairage. Le principal point sensible pour ces startups reste la dépendance à l’égard de l’approbation des autorités publiques et de leur collaboration. En effet, cette dépendance peut considérablement ralentir leur mise sur le marché.
L’essor des collaborations multiples
Le secteur de la mobilité est singulier car il ne peut pas être considéré comme autonome : il dépend de nombreux autres secteurs tels que les services publics, la réglementation, l’urbanisme ou même les processus industriels. Par conséquent, l’innovation en matière de mobilité est intimement liée aux progrès réalisés dans ces autres domaines. Comme nous l’avons mentionné précédemment, elle implique aussi des solutions matérielles et logicielles. Tout cela conduit à une grande variété d’acteurs dans le secteur : institutions privées et publiques, grandes entreprises et startups qui doivent travailler ensemble.
La complexité du secteur signifie également qu’une seule startup ne peut s’attaquer qu’à une petite partie des problématiques rencontrées sur la scène du transport. C’est ce qui explique l’essor des collaborations multiples où une grande entreprise s’associe à plusieurs startups. Par exemple, en 2019, Ford a investi dans deux startups, Transloc et Autonomic, pour résoudre deux problèmes connexes mais différents (respectivement la connectivité des véhicules et la collecte de données sur les transports en commun).
Le panorama des investissements
Pour les acteurs de l’investissement impliqués dans le secteur de la mobilité, les sommes recherchées sont un facteur déterminant. En particulier pour les startups qui développent du matériel et mènent donc des activités très capitalistiques, le financement nécessaire est généralement très élevé. Ce phénomène écarte la plupart des Business Angels et attire davantage les fonds de capital-risque d’entreprise (CVC) et les fonds de capital-investissement.
Une tendance plus large
Les ventes de voitures ont ralenti dans le monde entier et ont chuté, pour la première fois en 20 ans, en Chine. Cette situation est due à divers facteurs, comme les tensions commerciales internationales, la perte de confiance des consommateurs, mais aussi la sensibilisation croissante aux problèmes liés au changement climatique.
Les startups sont susceptibles de renforcer cette tendance car elles offrent des alternatives plus écologiques et moins coûteuses à la possession traditionnelle de véhicules. Par exemple, les solutions de mobilité partagée et les véhicules électriques, à quatre ou deux roues, ont le vent en poupe. Cela pourrait obliger les fournisseurs traditionnels (par exemple, les constructeurs automobiles, les services publics, les assureurs) à repenser radicalement la manière dont ils servent leurs clients.
Pour finir, nous pouvons affirmer que la mobilité et les transports sont prêts à connaître des bouleversements et que les startups constituent un facteur clé de cette évolution. Si vous souhaitez en savoir plus sur notre étude sur le secteur de la mobilité et obtenir des informations sur les startups qui ouvrent la voie, contactez-nous à l’adresse contact@earlymetrics.com.