Questions d’innovation : Delair et sa nouvelle solution pour exploiter les données de drones
By Katerina Mansour - 26 octobre 2020
Traduit de l’anglais par Margaux Cervatius
Initialement conçus pour des applications militaires, les aéronefs sans pilote (UAV) ont beaucoup évolué en l’espace d’un siècle. Aujourd’hui, les drones commerciaux offrent une multitude d’applications. Parmi les secteurs avec le plus haut taux d’adoption figurent l’agriculture, l’exploitation minière, l’industrie pétrolière et gazière et la construction.
En effet, les drones peuvent aider à surveiller le bétail, épandre de l’engrais dans les champs, inspecter des sites, détecter des anomalies ou encore gérer des bassins de retenue de résidus. Couplés à des logiciels d’analyse, ils permettent aux entreprises d’optimiser leurs opérations, d’effectuer des tâches complexes avec une plus grande précision et de réduire les coûts.
Évidemment, ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses industries dans lesquelles les drones se sont révélés être une ressource inestimable. C’est d’ailleurs l’émergence de nouveaux cas d’usage au fil du temps qui a aidé ce secteur à connaître une croissance aussi importante.
Les startups jouent un rôle central dans le développement et le déploiement de nouveaux cas d’usage pour les drones, mais nous nous concentrons ici sur l’une d’entre elles, notée par Early Metrics, et ses solutions polyvalentes pour récolter et exploiter des données de drones.

Alteia, spin-off de Delair, prend son envol
Delair fabrique des drones professionnels fonctionnant sur de longues distances. Les drones sont équipés de capteurs LiDAR et connectés à une plateforme logicielle où les images peuvent être extraites.
Ses solutions permettent aux clients de répondre à des enjeux de cartographie, d’inspection, de surveillance et de sécurité grâce à un tableau de bord et à des rapports d’analyse. La notation réalisée par Early Metrics en août 2019 a placé Delair dans les 20 % des meilleures startups notées.
L’entreprise a récemment annoncé le lancement d’un projet spin-off : Alteia. Cette plateforme d’intelligence visuelle combine l’intelligence artificielle et la computer vision pour aider les entreprises à mieux exploiter les données récoltées par drones.

Entretien avec Delair
Nous avons contacté l’équipe de Delair pour avoir un aperçu du paysage actuel. Baptiste Tripard, Directeur du développement commercial international, a accepté de répondre à nos questions.
EM : Selon vous, quelle est la prochaine étape innovante pour les solutions B2B reposant sur les drones ?
BT : « À voir l’ADN d’Alteia, je dirais l’automatisation des flux d’inspection. Nous mettons en place une stratégie d’acquisition de données par drones en fonction du type de résultats que nos clients attendent. Au-delà des aspects techniques liés à la planification des vols et à la résolution des images de drones, notre objectif est d’obtenir des informations sur les opérations. »
EM : Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés depuis le lancement de Delair et Alteia ?
BT : « La scalabilité de la gestion des données et le déploiement des opérations de drones à grande échelle. L’obstacle n’était pas vraiment de trouver des drones efficaces ou des pilotes, mais plutôt de savoir quoi faire de toutes les données collectées, d’organiser des téraoctets de données et de les rendre disponibles dans l’environnement informatique d’un client. Notre défi, en tant qu’entreprise, était de fournir une solution évolutive, souple et offrant les capacités de calcul nécessaires à la gestion des données. Il a fallu huit ans pour arriver au point où nous en sommes aujourd’hui avec Alteia. »
EM : En effet, la quantité de données collectées par drones a toujours posé des problèmes de gestion. Le fait de disposer de téraoctets de données ne peut servir à une entreprise que si ces données sont transformées en informations exploitables.
EM : Pensez-vous que la demande de solutions professionnelles reposant sur des drones va augmenter en raison de la Covid-19 ?
BT : « La pandémie implique moins de déplacements sur site pour les réunions, les inspections et les audits. Nous supposons donc que les audits et les processus seront de plus en plus numérisés. Les gens ont réalisé qu’il était plus efficace de faire des vidéoconférences sur Zoom que sur place. Il sera nécessaire de collecter des données sans intervention humaine sur place. À cet égard, les drones seront utiles car vous pouvez collecter des données en passant beaucoup moins de temps sur le terrain. Et puis, grâce à des logiciels comme Alteia, les gens se réuniront pour examiner les données du site et prendre des décisions à distance. Ces données devront être suffisamment précises pour permettre aux acteurs concernés de prendre des décisions par vidéoconférence. »
EM : En effet, les entreprises de nombreux secteurs ont eu recours aux drones et autres solutions numériques pendant la pandémie, afin d’assurer des inspections régulières (construction, pétrole et gaz, énergie, services publics, etc.). En associant les drones à des logiciels d’analyse, la surveillance et l’inspection des sites peuvent être effectuées à distance, évitant ainsi tout contact humain. Plus proche des consommateurs, nous avons également remarqué une augmentation de l’adoption des drones comme solution de livraison pendant cette période.
Ils ont servi à livrer des produits alimentaires et des repas, mais aussi du matériel médical. Bien qu’il semble difficile d’affirmer avec certitude que cette croissance à la hausse se poursuivra après la pandémie, certaines recherches et prévisions donnent déjà des chiffres positifs. La pandémie devrait continuer à alimenter la croissance et l’expansion de ce secteur, à mesure que les cas d’utilisation se multiplient.
EM : Vous avez récemment lancé Alteia, en mettant l’accent sur les données. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et sur l’avenir d’Alteia ?
BT : « Le coût des solutions de collecte de données a considérablement diminué. Quand j’ai commencé dans l’industrie du drone, un scanner LiDAR coûtait 400 000 dollars. Maintenant, vous pouvez obtenir des appareils LiDAR portables pour à peine 500 dollars et un scanner LiDAR a même été intégré au nouvel iPhone ! On observe une diversification des appareils pour collecter des images 2D et 3D. Les drones ont servi de catalyseur : les gens ont compris que cette technologie fournissait une couche supplémentaire d’informations géospatiales pour faciliter la prise de décisions. Aujourd’hui, ils réalisent qu’en utilisant des images sur leur smartphone, ils peuvent également traiter des informations en 3D. Avec l’application mobile Alteia, les smartphones et tablettes nouvelle génération peuvent créer une scène 3D en réalité augmentée.
Tout cela permet de collecter une quantité importante de données géoréférencées. Demain, chaque processus effectué sur le terrain sera doublé d’un processus numérique, qui utilisera n’importe quel outil de collecte d’images tel que les hélicoptères, les drones, les scanners LiDAR, les smartphones, les capteurs IoT, etc. »

Nous avons parcouru un long chemin depuis le développement des premiers drones. Le marché des drones continue de trouver des domaines dans lesquels il peut apporter des améliorations, contribuant ainsi à assurer sa croissance continue. Le drone s’est avéré être un outil inestimable pour aider à la numérisation et, en conséquence, accélérer les processus chronophages comme les inspections ou les cartographies de sites. Nous félicitons Delair pour le lancement de son nouveau projet, Alteia, qui apparaît comme une réponse pertinente et prometteuse aux besoins du marché.Bas du formulaire